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10 mai 2011 2 10 /05 /mai /2011 17:00
30/04/2011 05:46
Nulle autre province que la Touraine peut se prévaloir d'avoir nourri autant de grands auteurs. Mais parfois leur culte laisse un peu à désirer.
Photo clandestine prise en 1942 du départ du Balzac de bronze vers la gare de Saint-Cosme. Cette statue de 1.690 kg, enlevée par les Allemands, sera fondue. (Collection Michel Petit). Photo clandestine prise en 1942 du départ du Balzac de bronze vers la gare de Saint-Cosme. Cette statue de 1.690 kg, enlevée par les Allemands, sera fondue. (Collection Michel Petit). - (dr)
 
C'était la semaine passée, dans un salon de l'Hôtel de l'Univers à Tours. L'écrivain Gonzague Saint-Bris nous conviait à la présentation en avant-première de sa prochaine biographie consacrée à Honoré de Balzac. « Un portrait complet et inédit de l'auteur de '' La Comédie humaine '' » qui paraîtra le 20 mai, jour anniversaire de la naissance de Balzac, auquel notre Gonzague national voue un véritable culte depuis sa prime jeunesse. Le descendant de Louis Mame - qui fut le premier à publier Balzac - est président de la Société Honoré de Balzac de Touraine.
A la suite de l'entretien, une balade dans les pas de Balzac nous menait rue Nationale où il naquit en 1799, à l'emplacement du n° 53 (à l'époque rue de l'Armée d'Italie), rue des Cerisiers et rue de la Scellerie où il fit ses études avec sa soeur Laure, et dans les quartiers Saint-Gatien, Colbert et Saint-Martin, dont Balzac s'inspirera pour situer quelques-unes de ses oeuvres dont « Le Curé de Tours ».
Le constat était sans appel : Tours n'honore pas assez Balzac.
Certes, le grand Honoré a donné son nom à une (petite) rue et un lycée, et depuis une douzaine d'années, une statue de plexiglas trône sur les pelouses du square François-Sicard. Mais point de plaque commémorative sur le mur de son lieu de naissance (la maison a été bombardée en juin 1940) ni de statue digne de ce nom. Le Balzac de bronze signé Paul-Fournier érigé en 1899, fut enlevé sur ordre des occupants allemands en 1942 pour être fondu à des fins d'armement. Les établissements J. Marret de Fondettes avaient été chargés de l'enlèvement de cette statue située à l'entrée de l'avenue de Grammont, à gauche en venant de la rue Nationale, qu'on appelait alors la place du Maréchal-Pétain. Ce Balzac de 1.690 kg était inspiré du tableau de Louis Boulanger visible au musée des Beaux-Arts de Tours. Il représentait l'écrivain assis... Et dans sa robe de chambre !
A la même époque, Rodin qui filait le parfait amour avec Camille Claudel au château de l'Islette, à Azay-le-Rideau, travaillait sur son Balzac autrement plus majestueux.
A la fin de cette balade « balzacienne », Gonzague Saint-Bris s'invitait dans le bureau du maire, Jean Germain, et lui faisait part de son émoi. « Jean Germain m'a reçu et m'a dit oui sur tout, nous signalait Gonzague Saint-Bris ces derniers jours, c'est-à-dire dans un premier temps, sur une signalisation des lieux balzaciens à Tours, avant la sortie du livre et l'anniversaire de la naissance de Balzac le 20 mai. »
La mémoire de Balzac le Tourangeau, l'auteur le plus publié dans le monde après Charles Dickens, vaut bien cette attention.
 
Pascal Landré
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